2011 – Exposition : Juste la bonne paire

Peintures de Manfred Schling dans la Villa Henckel au Pfingstberg

Potsdam / Banlieue de Nauen – c’est ici que se sont retrouvés ceux qui ne s’harmonisent pas facilement mais qui, pourtant, forment juste la bonne paire : la Villa Henckel et les tableaux de Manfred Schling. Ressuscitée tel le Phénix des cendres grises de décennies de négligence, la Villa Henckel se montre après sa restauration en un blanc étincelant et révèle la beauté sévère d’un bâtiment de style classique tardif.

Achetée il y a six années par une communauté de propriétaires réunis autour de Mathias Doepfner, PDG de Springer, et restaurée selon les règles de l’art, la bâtisse a d’abord été louée par le prince de la peinture Markus Lüpertz qui avait prévu d’y installer une académie des Beaux-arts privée. Mais soudain, Marcus Lüpertz était hors-jeu. Finalement, une école supérieure de management y a ouvert ses portes. La visite de l’exposition dans les locaux de la business-school comprend la visite du bâtiment. On fait d’abord l’expérience des locaux, avant de voir les tableaux. Un mobilier scolaire – haut de gamme – refroidit considérablement les grandes salles.

Mais les tableaux de Manfred Schling résistent bien, avec leur rayonnement émotionnel intense. Les couleurs terreuses appliquées de manière pâteuse en technique mixte sur toile provoquent une impression d’étrangeté. Ces fonds de tableaux, colorés avec raffinement dans des nuances de gris, ne sont pas seulement l’arrière-fond pour des fragments figuratifs dans les compositions. Ils constituent une réalité visuelle autonome. Ils sont l’humus artistique, d’où émergent des fragments d’animaux ou d’architecture. Le portrait d’une femme apparaît comme un torse antique déterré. On ne peut s’empêcher de penser à la peinture de la terre brulée d’Anselm Kiefer.

Manfred Schling a étudié dans les années 70 à l’académie des Beaux-arts de Berlin, en même temps qu’il poursuivait des études de romanistique à la Freien und Technischen Universität. Boursier de la Karl Hofer Gesellschaft en 1980, il vit et travaille depuis comme artiste indépendant. Pendant trois années, Schling a travaillé et vécu au Chili, d’où il est revenu en 2009, retrouvant son atelier à Pankow.

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